ATTERRISSAGE A TEL AVIV (Israël)

L'arrivée à l'aéroport de Tel Aviv nous plonge, Anne et moi, dans une drôle d'ambiance. Suite à la présentation de nos passeports, nous sommes interceptés par deux agents (en civil) d'un service de sécurité israélien pour le moins peu accueillants. Nous avons droit à un interrogatoire d'une vingtaine de minutes. Nos pièces d'identité estampillées des visas égyptien et algérien ne leur plaisent visiblement pas. Nous devons répondre à une série de questions visant à leur justifier les raisons de notre venue, la nature de nos activités, de nos relations avec les palestiniens, etc... Bien que péniblement, nous réussissons néanmoins à leur glisser un minimum de renseignements et de noms en insistant au maximum sur l'essentiel : l'invitation par le Consulat français de Jérusalem pour des concerts et des ateliers. Fred, notre manager, nous avait prévenu du risque que nous encourions de passer par cette étape peu agréable et stressante. Gros soulagement au moment de récupérer nos passeports, nous sommes libres. Nous apprendrons plus tard qu'il arrive parfois d'être retenu plusieurs heures ou de se voir refuser l'entrée sur le territoire...

Un dénommé Wael nous accueil pour nous conduire à Jérusalem afin de rejoindre le 1er groupe arrivé lundi 30 mars. Entre temps, le MUR à perte de vue, parfois des deux côtés de la route. D'innombrables colonies, toujours sur les collines. Puis les incontournables check-points et leurs miradors. Vision effrayante. Impossible de s'en détacher. Je demande des nouvelles de Gaza au conducteur peu bavard, il lâchera un : "Gaza, ça été un massacre. C'est bouclé, sauf pour certaines ONG et Politiques". Nous arrivons, heureux de retrouver nos amis. Changement de chauffeur. Seb, du Consulat français, est notre accompagnateur durant la tournée. Le bus prend la direction d'Hébron, au sud de la Palestine. Notre "driver" profite du trajet pour nous faire un point sur notre emploi du temps pour les jours à venir: concerts, ateliers d'écriture pour Vincent et de musique pour les autres, visites des villes, des sites historiques. Il est également prévu d'aller dans des camps de réfugiés, de faire un maximum de rencontres, récolter des informations et des témoignages sur les conditions de vie de la population.

Nos amis, arrivés depuis lundi, ont déjà pris la température.en commençant par Ramallah, ville par laquelle nous terminerons notre tournée, puis à Jérusalem, le plan B prévu en cas d'impossibilité de rentrer dans Gaza. Anne-Laure et Vincent, en duo, ont fait des concerts et ateliers dans chaque ville. Globalement tout s'est bien passé hormis une ambiance très spéciale dans la ville sainte qu'ils ont hâte de quitter.

Dès notre arrivée à Hébron, nous rencontrons des membres de l'Association d'Echanges Culturels Hébron-France et certaines personnalités de la ville autour d'un dîner savoureux dans une atmosphère chaleureuse. Nous ferons notamment la connaissance d'Anouar et Chantal, son épouse, tous deux d'une bonne cinquantaine  d'années et très actifs au sein de l'asso. Le repas sera ponctué par plusieurs discours d'Anouar très désireux de nous faire partager l'histoire de son pays, de son peuple et la sienne. Il nous propose, pour demain matin, une promenade jusqu'à l'entrée de la vieille ville où un petit déjeuner dans l'école de l'association nous attend.